Le dieu Ogmios des Celtes est-il Héraclès ?

Ogmios

Ogmios

 

Les Celtes donnent à Héraclès le nom d’Ogmios. Ils le représentent sous la forme d’un vieillard très âgé, chauve sur le sommet de la tête ; le peu de cheveux qui lui restent sont entièrement blancs. Il a peau ridée et brûlée par le soleil au point d’être noire. Il est revêtu de la peau de lion ; il tient la massue dans sa main droite ; de la gauche il présente un arc tendu ; un carquois est suspendu à son épaule. Cet Héraclès vieillard attire à lui une multitude considérable qu’il tient attachée par les oreilles ; les liens dont il se sert sont de petites chaînes d’or et d’ambre, d’un travail délicat et semblables à des colliers de la plus grande beauté. Malgré la faiblesse de leurs chaînes, ces captifs ne cherchent point à prendre la fuite, quoiqu’ils le puissent aisément, et loin de faire aucune résistance, de roidir les pieds, de se renverser en arrière, ils suivent avec joie celui qui les guide ; ils le comblent d’éloges ; ils s’empressent de l’atteindre ; ils voudraient même le devancer et par cette ardeur ils relâchent leur chaîne ; on dirait qu’ils seraient fâchés de recouvrer leur liberté.

Ogmios conduisant avec sa langue les hommes enchaînés par les oreilles

Ogmios conduisant avec sa langue les hommes enchaînés par les oreilles

Ce qu’il y a de plus bizarre dans cette peinture, c’est que l’artiste, ne sachant où attacher le bout des chaînes, car la main droite du héros tient une massue, la gauche un arc, a imaginé de percer l’extrémité de la langue du dieu et de faire attirer par elle tous ces hommes qui le suivent. Héraclès, le visage tourné vers eux, les conduit avec un gracieux sourire.

Nous retrouvons le dieu Ogmios dans la littérature épique de l’Irlande, en la personne d’Ogmé, un des champions des Tuatha Dê Danann, dont l’épithète ordinaire est grian-ainech, « à la face du soleil » l’inventeur de l’écriture oghamique.

Ceci est un exemple intéressant de la méthode suivie dans l’assimilation des dieux celtiques aux dieux étrangers. Ces assimilations sont semble-t-il, encore plus superficielles qu’on ne le pouvait supposer. Un dieu grec s’appelle Héraclès ; c’est le dieu de la force virile ; on le représente d’ordinaire sous la forme d’un homme fort, barbu ou imberbe, tantôt assis avec une expression de lassitude ou de courage satisfait, tantôt debout, animé d’un mouvement impétueux, appuyé sur la massue, la peau de lion drapée sur le bras gauche. Un dieu des Celtes s’appelle Ogmios ; c’est le dieu de l’éloquence ; on le représente sous la forme d’un vieillard armé d’un arc, conduisant avec sa langue les hommes enchaînés par les oreilles. Il a suffi qu’un peintre, voulant manifester aux yeux la force de l’éloquence, eût ajouté à Ogmios la massue et la peau de lion d’Héraclès, pour qu’on regardât Ogmios comme l’Héraclès gaulois et qu’on établit entre les deux divinités un rapport fondé uniquement sur un attribut symbolique.

 

Héraclès

Héraclès (Hercule)

 

Si le sujet vous intéresse, Vous pouvez lire La religion des celtes.

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